Saint-Pacôme
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L’époque d’Hugh McDonald (1860-1862)

Hugh McDonald, un marchand de bois de Rivière-du-Loup, achète de nombreux lots privés des colons des 3e et 4e rangs de Rivière-Ouelle (seigneurie de la Bouteillerie, puis Saint-Pacôme en 1851). Il fait construire un moulin, une écluse, et fait un premier chantier mais il «manque sa drave». Découragé, il vend son entreprise à Charlie King, de Lyster, et quitte Saint-Pacôme.


          



L’époque des King (1862-1902)

Charlie King n’est pas un novice dans le domaine du commerce du bois. Il acquiert tous les terrains et droits de McDonald. En fait, il gérait déjà de nombreuses opérations forestières un peu partout au Québec. À Saint-Pacôme, c’est l’un de ses fils, Edmund, qui dirige le tout. 

Cette exploitation durera quarante ans. À ses territoires du début, il ajoute de nombreux lots des colons. Edmund épouse une jeune fille de la place, Marie Courcy, et ils auront deux enfants Sydney, le père de Willa King Dubé, et Ida, l’épouse d’Harold King. La «King Brothers» opérera donc à Saint-Pacôme jusqu'à la fin de 1902, mais le 10 janvier 1903, elle vendra tous ses actifs à la «Riviere-Ouelle Pulp and Lumber». C’était la fin du régime des King.


           


L’époque des Power (1903-1932)

Le 10 janvier 1903, la «Riviere-Ouelle Pulp and Lumber», présidée par William Power, achète toutes les propriétés des King. En 1921, à la mort de William, Gérard Power devient président de la Power Lumber. En 1904, la compagnie construit une nouvelle scierie qui s’ajoute aux deux autres. À cette époque, elle produit seize millions de pieds de bois et emploie plus de deux cents personnes. Le bois de pulpe et les planches sont vendus aux États-Unis et les madriers de trois pouces exportés en Angleterre. En collaboration avec les autorités de la ligne de chemin de fer du Grand-Tronc, les Power construisent même un embranchement de  voie ferrée qui permet de changer les wagons directement au moulin. 

Mais en 1932, à la suite de la crise économique, c’est la liquidation par l’institution financière.


 

 

La période transitoire (1932-1941)

Quelques droits de coupe, émis avec parcimonie par la Banque, permettent cependant aux gens de Saint-Pacôme de survivre. MM. Walter Walsh, Patrick McGoldrick et Joseph McCarron dirigent les opérations, assistés de deux Canadiens français : MM. Joseph Mercier et Joseph Carrier. Grâce à ces hommes forts, Saint-Pacôme pourra attendre la fin de la crise.

Les entreprises canadiennes-françaises Les Plourde de Mont-Carmel et les Fraser (1941-1956)

Dès 1934, les quatre frères Plourde de Mont-Carmel obtiennent des  concessions forestières sur les terrains de la Power Lumber. En fait,  ces entrepreneurs forestiers marqueront profondément les dernières décennies de l’histoire du lac de l’Est et de Saint-Pacôme. Fils de cultivateur, ces quatre frères se complètent admirablement bien. Ces hommes se sentent très tôt attirés par l’industrie forestière et la faillite des Power précipitera leur intervention, Comme nous confiait l’un d’eux, «celui-ci (Michel Plourde) loua le moulin de Denis Garon au chemin de front, en 1934, et il opéra une coupe de bois sur les limites des Power. À l’automne de 1935, ses frères Albert, Joseph et Alfred se joignirent à lui et ils utilisèrent un deuxième moulin à Painchaud pour scier le bois bûché sur une coupe de bois achetée de la Eaton Land. À l’automne de 1936, ces mêmes frères achetèrent pour une période de dix ans, le droit de coupe sur la limite de la dite compagnie qu’avait eu les Fraser avant eux, et construisirent un moulin à scie sur les rives du lac de l’Est, tout en continuant de gérer celui de Painchaud pendant encore quelques années.»

En 1941, les frères Plourde se portent acquéreurs du reste des limites et autres biens de la Power Lumber ltée, aux mains de la Banque canadienne nationale depuis la faillite de 1932. Ils dirigent la scierie de Saint-Pacôme jusqu’en 1952 alors qu’ils sont dans l’obligation de limiter leurs opérations au lac de l’Est, les terrains forestiers alimentant la scierie de Saint-Pacôme étant épuisés ou trop éloignés pour fournir un rendement profitable. «Le moulin du lac de l’Est devient donc l’artère principale vers laquelle s’achemine le bois coupé sur les limites de Power Lumber et de Plourde et frères.»

En 1950, ils possèdent une limite de 400 milles carrés. À cette époque, ils fournissent de l’ouvrage à plus de cent personnes en été et à près de deux cents en hiver, sans compter leur usine de Charny qui apporte du travail à plus de trente employés durant toute l’année.


En 1952, cependant, c’est malheureusement pour Saint-Pacôme la fin de la période des grandes scieries. En effet, après l’achat des limites des Power en 1941, les moulins fonctionnent de nouveau mais pour un temps seulement. En effet, le système de «flottage du bois» (drave) qui, depuis le régime de McDonald, amenait le bois aux moulins de Saint-Pacôme est sur son déclin. Peu à peu, et je crois qu’il est utile de le répéter, en partie à cause de l’amélioration de la voirie forestière et de l’éloignement de la matière première, le transport se fait de plus en plus par camions et par chemin de fer à cause de la proximité du Transcontinental. Le bois est alors transformé à Charny pour en faire un produit plus fini.


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